Fantastique
publié le 21 janvier 2023
fou ? génial ? inconcevable ? inimaginable ?
Ce jour là, nous nous étions donné rendez-vous pour partager la traditionnelle galette des rois.
Une Galette virtuelle bien sûr, puisque nous participions à l’Atelier d’Écriture en Visio !
Comment faire autrement lorsque des participants sont répartis entre Seine et Marne, Essonne et Morbihan ?
rien ne s’est passé comme prévu
Mais tout est parti de travers.
La personne qui était chargée de la galette s’est trouvée une excuse pour arriver en retard, très en retard, et finalement ne pas venir. Personne non plus n’avait pensé à amener du cidre.
Nous nous sommes donc jetés comme des affamés sur les exercices proposés par Éric.
l’imagination au pouvoir
Celui qu’il avait baptisé « l’imagination au pouvoir » consistait justement à imaginer un animal fantastique.
Il fallait d’abord combiner deux noms d’animaux en prenant le début de l’un et la fin de l’autre.
Ensuite, il s’agissait de décrire l’animal ….
Le crocorafe
Je suis un animal très sociable qui vit dans les pays chauds. je cherche à me faire des amis surtout chez les crocodiles et les girafes. Alors j’ai créé un site de rencontre spécialement pour eux. Et depuis , les crorafes (bébés métisses de crocodiles et girafes) sont très nombreux et irrésistibles.Je me déplace en rampant ou en marchant.
C’est très pratique de pouvoir allier les deux.
En cas de fatigue je rampe pour économiser mes pattes, et pour piquer un accès de vitesse, je passe en mode pattes.
Je me nourris de tout ce que je trouve mais je suis végétarien.
Je vis à mi-temps dans l’eau et à mi-temps sur terre car je sais nager.
J’aime courir le jour sur l’herbe et dormir la nuit dans l’eau. Notre espèce est en train de se développer de plus en plus, il y a même des gens qui viennent nous voir et nous prennent en photo.
auteur inconnu
L’hippovisse
Chers lecteurs, suite à mon dernier voyage en Amérique du Sud, je vais vous présenter un des animaux les plus secrets du bassin de l’Amazonie supérieure, l’hippovisse. Les textes anciens des premiers conquistadors nous avaient relatés les légendes indiennes concernant cet animal endémique de ces régions reculées. Mais les premières rencontres scientifiquement documentées datent seulement du début du XXème siècle. L’hippovisse vit dans les eaux boueuses de l’Amazone et de ses affluents. Animal omnivore, long de trois mètres environ et de cinq cent kilos, il se repait aussi bien de viandes vivantes ou faisandées ainsi que de branches d’arbre dont il est aussi friand. Son corps est couvert d’écailles sur le dos alors que sur les côtés de longs poils soyeux lui recouvrent les flancs. Son ventre est la partie vulnérable de l’animal car seule une peau tendre la recouvre.
Sa tête est pourvue d’une bouche aplatie ornée de deux incisives extérieures, de deux yeux à facettes tels ceux des chats et enfin d’une paire d’antennes. Il a trois paires de pattes palmées qui le font être un remarquable animal aquatique mais lui font subir un fort handicap lorsqu’il s’aventure sur la terre ferme.
Enfin sa queue en tire-bouchon lui permet de se fixer sur les berges durant ses périodes de sommeil. Les naturels de la région sont à l’origine de sa quasi disparition. La chasse était difficile et dangereuse avant l’arrivée des espagnols et l’hippovisse était plus souvent chasseur que chassé. Mais l’introduction du cheval a permis d’améliorer les techniques de la traque de l’hippovisse et le fort déclin de sa population, d’où le proverbe hippovisse, « chassez le naturel, il revient au galop ».
de votre envoyé spécial en Haute-Amazonie
Jean-André Fabules
L’écrephant
L’écrephant a été découvert récemment dans une zone humide d’un petit village seine et marnais. Même si, pour l’instant, il n’a été observé qu’à cet endroit, ou peut-être justement pour cette principale raison, de nombreux scientifiques se sont intéressés au spécimen.
Il a d’abord fallu mettre en place quelques protections élémentaires. Le lieu précis ne sera connu que de quelques spécialistes. Peu de photos seront prises.
Ce que l’on sait pour l’instant, c’est que l’animal semble avoir un comportement joueur, espiègle diront certains. Sous prétexte qu’il vit dans l’eau, sous l’eau pour l’essentiel, il s’amuse à asperger les promeneurs avec sa trompe, dès qu’ils sont à sa portée.
Il semble très timide. Dès qu’il est repéré, il devient tout rouge. Il part très vite à reculons, semble-t-il, pour se cacher dans la végétation aquatique.
Pour chasser et se nourrir il utilise deux puissantes dents, de part et d’autre de la trompe, qui lui servent à embrocher les poissons
auteur inconnu
nous sommes certes, un peu responsables
Auparavant, sans doute pour nous échauffer, Éric nous avait demandé d’écrire à notre frère une « lettre de vacances » depuis l’Afrique du Sud ou nous étions justement en vacances. Nous devions insérer les mots figurant dans une liste , dans l’ordre donné, sans chercher la définition de ces mots, mais en les utilisant comme si nous les connaissions. …
lettre de vacances en Afrique du Sud
responsables, mais pas coupables
Pour aider le lecteur curieux à reconstituer la liste de mots, nous publions ci-dessous quelques courriers qui ont été confiés à notre attention.
chacun se fera son opinion
Au bout de quinze jours de vacances au Cap, je me décidais d’écrire à mon frère pour lui donner de mes nouvelles.
Salut frangin
Un petit moment pour partager les moments alliciants de ce périple.
À peine arrivés nous avons visité la ville qui est très colorée et pleine de circoncellions.
Nous sommes ensuite partis visiter les citharedes qui font un peu penser aux arènes de Nîmes. Dans ces citharedes il y a des représentations de mystagogues.
Nous avons assisté à l’une d’entre elles, c’est majestueux et splendide à la fois.
Ensuite nous sommes allés nous restaurer dans un eutychien. C’est un endroit typique où l’on trouve de la nourriture qui n’a rien à voir avec la nôtre. Personnellement je ne suis pas fan, car trop épicée.
Après nous avons passé la nuit chez les aulos, une famille adorable où l’accueil a été très chaleureux.
Le lendemain et les jours suivants, nous avons parcouru pas mal de kilomètres pour arriver à Opopanax qui est un endroit splendide mais malheureusement assez touristique.
Nous y sommes restés quelques jours car il y avait pas mal de choses à voir.
Dans le bus qui nous transportait on pouvait acheter des fayards à chaque étape et de l’eau minérale. La chaleur effective nécessitait que l’on s’ hydrate un maximum pour ne pas tomber dans les arolles.
Au bout d’une semaine de voyage, on a décidé de faire une pause, nous sommes restés dans un petit village calme au gaon très coloré. Nous avons marché sans anspessade toute la journée. Ça changeait des kilomètres avalés ces derniers jours.
Le lendemain nous avons roulé un peu pour découvrir un lieu réputé pour son coudert. Effectivement c’est très bon, je t’en rapporterai. Les enfants là bas sont très gnomons et attachants.
Je fais plein de photos que je te montrerai à mon retour. J’essaye de te couacre bientôt pour te donner la suite du voyage, en attendant je vais rembucher et pitrogner.
Bises à très vite.
Cher fréro,
heureux de trouver enfin un moment pour t’écrire.
Depuis que je suis arrivé, alliciants et circoncellions se sont enchaînés. Il faut dire que le voyage en citharède n’avait pas été non plus de tout repos. Mais c’est une autre mystagogue que je te raconterai probablement à mon retour.
Ce qui m’a frappé ici c’est le comportement des eutychiens envers les aulos. A croire qu’ils sont tous opopanax. Heureusement que mon cousin Gustave m’avait prévenu. Depuis plusieurs années qu’il est fayard ici, il commence à bien connaître la mentalité de tous ces arolles. Au début, il aimait faire le gaon. Mais depuis, c’est profil bas.
Plus question de se faire anspessade.
On ne rigole pas en public de ces choses-là, au risque de finir enfermé au coudert. C’est arrivé à un gnomon de ses connaissances. Certains diront qu’il l’avait bien cherché. Il se comportait comme un couacre .
J’ai comme la vague impression qu’après quelques semaines ici, je vais moi aussi me mettre à rembucher.
En attendant, je suis impatient d’être à demain. Nous avons prévu de nous retrouver avec quelques amis français. Les connaissant, il est fort probable que plusieurs d’entre eux vont en profiter pour pitrogner. Ils vont en effet certainement vouloir découvrir et déguster toutes les variétés de jus de fruits de ce beau pays. C’est une tradition ici le jour où on partage la galette. Je penserai à toi.
A bientôt cher fréro
Bonjour Frangin,
je devais partir au cap te rejoindre un petit moment. Hélas une grève d’Air France m’en a empêché.
Restant à Yerres je voulais en profiter pour partager lors de notre atelier d’écriture une galette virtuelle avec des alliciants en visio.
Un peu avant de commencer cette visio mon voisin m’appela au téléphone car il était plein de circoncellions du fait que son taxi n’arrivait pas.
Il ne pouvait plus attendre pour son rendez-vous à l’hôpital de Villeneuve Saint Georges.
Je prévenais donc l’animateur de l’atelier afin qu’il ne m’accable pas de tous les citharèdes du monde à force de m’attendre.
Nous partîmes sans tarder.
En chemin il me demanda si je pouvais l’attendre car cela ne devrait pas durer des citharèdes et je le déposais donc à l’entrée de l’hôpital.
Après m’être garé près des mystagogues, j’attendis comme un eutychien le retour de mon voisin. Les minutes me parurent longues car il faisait très froid et ce malgré ma playlist qui passait des chansons du genre « Vamos à la playa et «En feu : J’suis en feu (j’suis chaud, j’suis chaud, j’suis chaud) »
Enfin mon voisin réapparut. Il m’exposa sa gêne de m’avoir fait attendre aussi longtemps et me proposa de venir boire une tisane chez lui.
Sur le chemin du retour il me sollicita pour m’arrêter près de la pharmacie afin qu’il puisse acheter sans tarder le médicament prescrit quelques minutes auparavant.
En sortant de la pharmacie, il n’avait pas l’air heureux. Il me dit quelle bande d’aulos dans cette pharmacie. Je ne connaissais pas cette expression mais à son ton je compris que c’était une injure.
Cette fois c’était à moi de m’arrêter pour acheter deux baguettes de tradition française, une pour lui et l’autre pour moi.
Ce pain me rappelle toujours mes vacances à Opopanax car trouver une baguette de tradition française aussi loin de la France c’était comme trouver des fayards en plein champ.
La douce chaleur de la boulangerie et cette bonne odeur de pain chaud me fit un bien fou presque comme si j’avais mangé une arole.
Nous reprîmes le chemin de notre lotissement et nous aperçûmes au loin un vol de gaons qui partaient sans doute pour les pays chauds.
Je pensais encore à mes vacances ratées, auprès de toi mon frangin, à cause d’une grève faite par des couderts.
Je déposais mon voisin près de chez lui et alla me garer sans anspessade.
Nous nous rejoignîmes dans son salon pour boire une « tisane » à bulles et houblon.
Il m’invita à goûter les gnomons que sa femme venait très gentiment de me proposer.
Cela valait bien la galette virtuelle prévue en visio.
Ne fait pas ton couacre me dit-il, n’hésites pas à rembucher et pitrogner cela te fera beaucoup de bien après ce froid.
Moralité il y a deux sortes de voisins, ceux avec qui l’on n’est pas encore fâché et les autres.
à suivre